Cathédrale de la Sainte-Croix

Cathedrale

La place de Sainte Croix abrite l’une des plus belles cathédrales, le cœur et l’âme d’Orléans, la cathédrale Sainte Croix. L’histoire de la construction de la cathédrale est une succession de destructions et de reconstructions. L’église Sainte-Croix, sur laquelle s’élève la cathédrale, a été fondée en 330 par l’évêque d’Orléans, Saint Euvert (Saint Euverte), en l’honneur de la Croix trouvée par Sainte Hélène à Jérusalem ; le premier office a eu lieu 20 ans plus tard, en 350. Un disciple de saint Evert, saint Aignan, achève la construction. En 865, les Normands détruisirent l’église, mais elle fut rapidement reconstruite. En 989, le nouvel édifice périt dans un terrible incendie qui détruisit de nombreux bâtiments à Orléans ; à sa place, une vaste basilique romane fut érigée. Au XIIIe siècle, l’église est reconstruite dans le style gothique. En 1568, les Huguenots détruisent l’édifice. Trente ans plus tard, le roi Henri IV, de passage à Orléans, promet de reconstruire entièrement la cathédrale et, en 1601, le 18 avril, il pose, avec Marie de Médicis, la première pierre symbolisant le début des travaux. Dans les années 20 du XVIIe siècle, le transept est posé, sa partie nord achevée en 1643 et sa partie sud en 1690.

Le portail ouest est commencé en 1739 ; l’ancienne façade romane, miraculeusement préservée en période de dévastation, est démolie et remplacée par une nouvelle en 1773. Au cours des dix années suivantes, les rez-de-chaussée des tours renforçant le portail sont construits sur les côtés. Pendant la Grande Révolution française, les travaux sont suspendus et ne reprennent qu’en 1817, et en 1829 Charles IX proclame solennellement la fin de la construction. La cathédrale fut consacrée lors de la célébration du quatre centième anniversaire de la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc.

La cathédrale Sainte-Croix est à cinq nefs. La façade de la cathédrale est formée d’un portail à cinq arcs en lancette, dont le centre est décoré d’un arc à feston ajouré (élément décoratif dont le motif est orienté vers le bas). La première chose qui frappe généralement lorsqu’on regarde la façade de la cathédrale, ce sont les tours latérales : on est étonné par leur hauteur, leur puissance et en même temps la subtilité de leur travail. Le deuxième niveau de la façade présente des représentations sculpturales des saints évangélistes : Marc, Luc, Jean et Matthieu. Chacun des saints est reconnaissable au symbole représenté à côté de lui, ainsi saint Matthieu est représenté à côté d’un ange, saint Marc est accompagné d’un lion, saint Luc d’un taureau et saint Jean le Théologien d’un aigle.

Les façades du transept sont ornées du symbole de l’un des plus célèbres monarques du monde, Louis XIV, surnommé le Roi Soleil, un portrait entouré de rayons de soleil et de la devise Nec pluribus impar (Pas inférieur à la multitude).

Sur tous les côtés du bâtiment de la cathédrale se trouvent de redoutables gargouilles de différentes sortes, qui veillent sur la ville et protègent la cathédrale de la Sainte-Croix contre les forces du mal. Selon les légendes, si le Malin tente de s’approcher ne serait-ce que de la cathédrale, les gargouilles se mettent à grogner et à hurler. Les gargouilles sont un élément typique de la décoration des temples gothiques, elles symbolisent les forces démoniaques domptées par la spiritualité divine. L’aspect effrayant de ces créatures est destiné à rappeler aux non-chrétiens et aux ennemis de Dieu que l’église est protégée par des puissances supérieures.

Plus près du sommet de la cathédrale se trouve une terrasse d’où l’on peut admirer les gracieux contreforts et les fantasques arcs-boutants. Les tours de la cathédrale sont surmontées de couronnes en dentelle de pierre et le décor est complété par des sculptures de 8 anges tenant les instruments de la Passion du Christ. Les sculptures ont été réalisées par les maîtres Delestrom et Nogaré et datent de 1790.

En parlant de la cathédrale de la Sainte-Croix, il est impossible de ne pas mentionner les pittoresques vitraux qui ornent les fenêtres de l’édifice. Les images couvrent des thèmes variés : une série raconte l’histoire de la construction de la cathédrale, une autre l’histoire de la découverte de la Sainte Croix à Jérusalem, et il y a aussi une série d’images de la Passion du Christ. Toute une série de vitraux représente des personnages historiques liés d’une manière ou d’une autre à l’histoire de la cathédrale. Et, bien sûr, une série spéciale est consacrée à l’histoire de la vie et des exploits de Jeanne d’Arc, ces vitraux datant de 1895.

Orléans en général a un sens très fort de la communion de la ville et de ses citoyens avec Jeanne d’Arc. La cathédrale Sainte-Croix ne fait pas exception à la règle : elle est étroitement liée à la mémoire de Jeanne, qui y a prié en mai 1429. La cathédrale possède une chapelle dédiée à l’héroïne nationale. En 1926, la chapelle fut construite par l’architecte Ge, qui y plaça une sculpture de Jeanne par Vermard, copie d’une statue qu’il avait créée spécialement pour la célébration de la sainteté de la Vierge d’Orléans. De plus, l’une des rues menant à la cathédrale porte le nom de Jeanne d’Arc.

Les chœurs de la cathédrale Sainte-Croix sont revêtus de boiseries décorées de médaillons sur les thèmes de la vie de Jésus. Les médaillons datent de 1702-1706 et ont été réalisés par les meilleurs architectes de la cour de Louis XIV – Jules Ardouin-Mansart et son élève Jacques Gabriel V.

L’intérieur de la cathédrale présente des solutions d’éclairage très intéressantes : par exemple, dans la partie nord du transept se trouve l’image sculpturale d’un ange, qui est éclairée à midi et reste dans l’ombre le reste du temps.